• Muhammad Wassim Maaz, le médecin qui voulait sauver les enfants d'Alep

    Cet homme d'une trentaine d'année, un des derniers pédiatres encore en activité à Alep, a consacré son temps, avec un immense courage et une grande détermination, à soigner les enfants victimes de la guerre à l'hôpital al-Qods. Voilà quelqu'un qui aimait son pays, au point d'y laisser sa vie. Il doit être maintenant au paradis! Muhammad Wassim Maaz, l'histoire retiendra son nom et Alep sa mémoire. Dieu ait son âme.

    Voici des extraits de l'article que lui a consacré le Nouvelobs, publié le 30.04.2016

    SYRIE. Mort du docteur Maaz : Alep conjure Moscou de faire cesser les frappes

     
    SYRIE. Mort du docteur Maaz : Alep conjure Moscou de faire cesser les frappesLe docteur Muhammad Waseem Maaz, photographié le 20 février. (OMAR ETAKI / IDA / AFP)

    La deuxième ville de Syrie est de nouveau à feu et à sang depuis une semaine. Mercredi, un pédiatre emblématique de la ville est mort dans les bombardements de son hôpital. L'Unicef a salué sa mémoire.

     

    Depuis 9 jours, Alep est redevenue un enfer. Ce samedi à l'aube, les habitants de l'ex-capitale économique syrienne, sous le feu ininterrompu du régime syrien, fuyaient de nouveau par dizaines leurs quartiers par peur des raids.

    "La situation est devenue insupportable", déclare à l'AFP Abou Mohammad, marchand d'électroménagers parti de son domicile avec sa femme et ses cinq enfants. "Un de mes bambins est terrifié par les bombes et, depuis une semaine, plus personne ne vient acheter chez moi. Tout est paralysé".

    Dans la zone rebelle, à l'est de la ville, les rues sont désertes, les magasins fermés. La journée de samedi a été terrible : au moins 20 raids, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Depuis le 22 avril, l'OSDH a compté au moins 246 civils tués par les bombardements et les tirs de l'armée. Une situation d'autant plus insupportable que dans le reste du pays, la trêve temporaire semble tenir.

    La ville pleure l'héroïque docteur Maaz

    L'Unicef a rendu hommage vendredi au docteur Mohammed Wassem Maaz, l'un des derniers pédiatres de la ville, dont la vie a été fauchée mercredi par une attaque sur son hôpital d'al-Qods. L'AFP dressait dans le même temps son portrait :

     Barbe noire bien taillée, regard perçant, corps rond et doté d'un solide sens de l'humour, seuls ses yeux cernés laissaient entrevoir l'immense fatigue de celui qui, jour après jour, sans relâche, tentait de sauver les enfants malades ou blessés par les bombardements". 

    Le Dr Maaz, photographié le 20 février 2016. (OMAR ETAKI/IDA/AFP)

     

    Originaire d'Alep, ce trentenaire travaillait la journée à l'hôpital pour enfants et s'occupait des urgences la nuit à l'hôpital al-Qods. Sa famille, réfugiée en Turquie, devait lui rendre visite avant que la mort ne l'emporte.

    "Il était totalement dévoué au service des habitants [...] Il faisait des examens de santé à une centaine d'enfants par jour", témoigne Samar Hijazi, responsable des archives dans l'hôpital, auprès de l'AFP. "L'hôpital était en quelque sorte sa maison. Il y restait jusqu'à la nuit".

    "Une fois, je l'ai vu pleurer car il n'avait pas réussi à sauver un enfant atteint d'une hémorragie interne après avoir été touché par la balle d'un tireur embusqué".

    Miskilda Zancada, chef de mission de MSF en Syrie, a qualifié sa mort de "tragédie" : "Il ne reste plus que 70 à 80 médecins pour 250.000 habitants dans la partie non gouvernementale [de la ville] car 95% d'entre eux sont partis ou ont été tués", souligne-t-elle.

     

    Sept médecins d'Alep, dont quatre de l'hôpital pédiatrique, ont par ailleurs signé une tribune dans "Le Monde" de ce week-end pour appeler la Russie à "faire cesser les frappes".
    "Nous sommes les médecins d’Alep. En première ligne de la guerre qui y fait rage, nous étions pour le moins sceptiques quant à la cessation des hostilités négociée en février. [...] Nous avons osé espérer. Cette semaine, nous avons vu nos pires craintes se réaliser dans les circonstances les plus horribles qui soient. Notre ville est à feu et à sang."

    "La Russie dit être sincère au sujet de la paix en Syrie. Elle doit maintenant honorer ses obligations en s’assurant de la fin des frappes aériennes contre Alep. [...] La priorité est que la Russie et la communauté internationale exercent d’urgence leur influence pour que cesse l’assaut contre Alep", écrivent-ils. 

    Moscou ne "fera pas pression" sur Assad

    Une supplique à laquelle Moscou a répondu ce samedi après-midi par la négative, par la voix du vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov :

    "Non, nous n'allons pas mettre la pression [sur Damas] parce qu'il faut comprendre qu'ici, il s'agit d'une lutte contre la menace terroriste", annonce-t-il à l'agence Interfax.

    Des responsables américains ont accusé Moscou d'appuyer les attaques du régime de Damas, qui semble préparer un assaut sur Alep. 

    Alep, vendredi 29 avril. (AMEER ALHALBI/AFP)

     

    T.V.

    « Pas de répit pour les civils, la boucherie continue!2015, une année tragique en Syrie »

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :