• Quelle issue à la guerre interminable en Syrie? qui sortira indemne du chaos?

    Que peut-on espérer de tout ce chaos, de toute cette destruction, sinon une victoire de la mort, de l’égoïsme, de la haine. Mais quand tout sera détruit, que restera-t-il aux vainqueurs de cette guerre fratricide? que restera-t-il à célébrer?

    Malgré les trêves du 27 février puis du 12 septembre négociées par les Russes et les Américains, qui ont quand même marqué un signal de bonne volonté, un désir de réconciliation, un espoir de paix retrouvée après toute cette malédiction, les deux camps en profiteront encore pour se réarmer, car ils savent que rien ne sera tranquille tant qu'Alep sera partagée, morcelée, comme un bout de viande qui n'en fini pas de se déchirer...on en revient aux fondamentaux de la guerre: siège, encerclement, famine, bombardements, rapports de forces et soutiens des populations ou abandon des populations.

    Comme les armes continuent à alimenter le feu du conflit, même s'il y a un désir d'en finir...mais selon LES CONDITIONS de chaque partie, les discussions -ou semblant de discussions- de paix vont certainement traîner en longueur pendant au moins cinq ans, le temps que le régime s'affaisse, que Poutine disparaisse. C'est ce qui s'est passé en Colombie, quand ils ont compris qu'il n'y avait pas d'issue militaire au conflit.

    Le problème est bien là, le régime espère toujours récupérer les territoires du Nord, symbole de sa déchéance et de son pouvoir pas très légitime, et puis réunifier la Syrie et tenter de la réconcilier avec elle-même en usant de toute la propagande nécessaire, comme Franco qui s'était vu comme le sauveur de l'Espagne en son temps. Trêve de désillusions, le régime actuel ne parviendra pas à ses fins, ou bien à un prix inhumain et pour encore dix années de souffrances.

    De leur côté, les groupes d'opposition sont dispersés et divisés, leur discours se perd au vent. Ils ne tiennent que par la volonté des gens qui refusent (ou ont peur) de laisser Damas reprendre Alep...et par les puissances occidentales et la Turquie et l'Arabie. Il y en a beaucoup qui réclament, qui espèrent, une solution syrienne, entre Syriens, pour régler définitivement et à coup sûr l'équation de l'arrêt des combats, de la réconciliation et de la reconstruction.

    L'espoir réside maintenant dans les poètes, les écrivains, les artistes, qui se sont exprimés avec toute leur intelligence et leur énergie, selon le degré de liberté qu'ils ont rencontré, à l'intérieur ou à l'extérieur de leur pays. Cette créativité libérée est une victoire irréversible sur la mort et la destruction, mais c'est aussi une blessure qui ne se refermera pas de sitôt, qui prendra du temps à cicatriser et à guérir, surtout quand ça touche le cœur...beaucoup de ces êtres sensibles et courageux, qui ne sont pas parfait non plus, sont déchirés quand ils se trouvent obligés de quitter la Syrie. Ces gens là, mais aussi les médecins et avec eux tous les êtres qui prient sincèrement pour la fin des douleurs, ce sont des graines de l'espérance et les fleurs de la vie et les cailloux blancs de la résurgence.

    Il faut dire aussi, qu'au milieu de ce cercle infernal, dont les enfants sont les premières victimes, et malgré les difficultés d'accès sur le terrain, malgré ou à cause de la censure, il y a un énorme élan de compassion et de solidarité, limité il est vrai par les politiques, aussi il n'y a jamais eu à ma connaissance autant d'articles sur un conflit dans le monde, et celui-ci surtout ne cesse de devenir de plus en plus complexe. Preuve en est l'intervention récente et tardive de la Turquie contre Daech, en nettoyant un corridor de 90 km sur sa frontière sud avec la Syrie. La Turquie, impliquée de manière directe, reste cependant prudente en voulant rétablir des relations de confiance avec tous ses voisins y compris l'état syrien et l'Egypte, cherchant aussi à isoler les Kurdes qui représentent la principale menace (à tord ou à raison) pour les turques.

    Seul un dialogue entre toutes les parties, en respectant les intérêts des uns et des autres et dans une perspective d'unité et de stabilité de la Syrie, comme cela a été initié en Autriche par l'organisation indépendante 'International Peace Initiative for Syria' http://www.peaceinsyria.org/, pourrait déboucher sur un plan de paix et de sortie de crise et une nouvelle constitution, mais en oubliant les acteurs actuels, ce qui prendra du temps, beaucoup beaucoup de patience et de bonne volonté.

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