• Voici la dernière lettre de Kayla Mueller, jeune américaine de 26 ans qui s'était engagée dans l'enfer syrien, alors que tout le monde fuit. Elle s'est éteinte en captivité, touchée par un feu mortel.

    C'est vraiment déchirant. Cette jeune femme apporte un témoignage essentiel. Sa lettre ne contient aucune haine et elle a manifestement gagné le respect de  ses geôliers. Elle a agit en accord avec ses convictions avec beaucoup de courage et d’abnégation, on voit qu'elle accepte son sort avec dignité et un sentiment de paix; sa foi l'aidant à surmonter sa peur et la douleur de séparation forcée. Grâce divine a fait que cette lettre nous soit parvenue.

    N'oublions pas Kayla Mueller

    Voici l'article du nouvelobs avec une copie de la lettre originale en anglais, et un lien vers un article du new york times

     

    La dernière lettre de Kayla Mueller : "Vous me manquez tous"

    Laura Thouny

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    Publié le 11-02-2015 à 19h18

    L'otage américaine de l'Etat islamique, dont la mort a été confirmée par la Maison Blanche, avait réussi a faire passer un courrier bouleversant en 2014.

    Kayla Mueller, otage américaine morte en Syrie. (Handout/MUELLER FAMILY PHOTO/AFP)Kayla Mueller, otage américaine morte en Syrie. (Handout/MUELLER FAMILY PHOTO/AFP)
     
     
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    Des lignes bouleversantes. La famille de Kayla Jean Mueller, l'otage américaine de l'Etat islamique dont la mort a été confirmée mardi par la Maison Blanche, a révélé une lettre que la jeune femme avait réussi à faire passer au printemps 2014 pendant sa captivité. 

    Dans ce courrier, Kayla dit être "en sécurité, saine et sauve et en bonne santé", sans se plaindre de ses geôliers qui la traitent avec "le plus grand respect + gentillesse". 

    On ignore comment la famille a reçu ce courrier que la jeune humanitaire de 26 ans, captive depuis août 2013, dit vouloir confier à ses codétenus qui pourraient le faire passer en cas de libération. "Je n'ai pu écrire qu'un paragraphe de cette lettre à la fois", écrit-elle, car "le simple fait de penser à vous me fait éclater en sanglots".

    Si vous pensez que j'ai pu 'souffrir' au cours de cette expérience, c'est seulement parce que je sais à quelle souffrance vous avez dû vous confronter à cause de moi. Je ne vous demanderai jamais de me pardonner alors que je ne mérite pas le pardon."

    "N'ayez pas peur pour moi"

    Comme en paix avec elle-même, elle dit avoir vu "les ténèbres, la lumière". "J'ai appris que même en prison, on peut être libre", dit-elle. "Je suis reconnaissante. J'en suis arrivée à penser qu'il y a du bon dans chaque situation, parfois nous devons juste le chercher".

    Kayla Mueller a été tuée lors d'un raid aérien mené par la Jordanie dans la région de Raqqa, en Syrie, selon un communiqué d'EI. Elle avait été kidnappée alors qu'elle quittait un hôpital de Médecins sans frontière à Alep.

    Courageuse, la jeune femme s'accroche à la pensée de sa famille : "Vous me manquez tous comme si notre séparation forcée durait depuis une décennie", à leurs vacances en camping, lui fait savoir qu'elle "se bat de son côté de toutes les façons dont elle est capable", assurant qu'elle "ne craque pas". 

    "La pensée de votre douleur est la source de la mienne, mais en même temps l'espoir de notre réunion est la source de ma force. S'il vous plaît soyez patients, confiez votre douleur à Dieu. Je sais que vous voulez que je reste forte. C'est exactement ce que je fais. N'ayez pas peur pour moi, continuez de prier comme je le ferai + par la volonté de Dieu nous serons bientôt ensemble."

    Laura Thouny


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  • Avec tous ces événements qui se bousculent, tout semble se bouleverser!

    trois cents sites du patrimoine mondial sont en péril actuellement en Syrie, menacés de destruction et de pillage,

    plus de 3 millions de syriens ont été forcés de quitter leur pays en si peu de temps, sans parler des déplacés à l'intérieur du territoire syrien. Mais pour ceux qui restent, par manque de moyens ou par conviction, il faut un courage quotidien...

    ci-dessous des enfants de Damas durant le ramadan allant chercher le repas du soir (juillet 2014)

    des enfants sortent chercher leur ration du repas du soir pendant le ramadan à Damas

    DAECH est la nouvelle bête noire des américains, mais ce groupe-état ne semble pas dépourvu de soutiens, comme des pirates avec leur drapeau noir. Ce n'est pas une construction éphémère mais bien une créaction (création mais en même temps réaction destructrice, négative, inhumaine) des états sunnites qui n'ont vraisemblablement rien trouvé de mieux à opposer au Hezbollah. 

    Nous sommes ainsi rentrés dans une guerre de Trente ans, une guerre confessionnelle qui oppose principalement la Turquie et l'Iran, alors que l'Arabie saoudite n'est qu'un bailleur de fonds, un producteur de pétrole sans grande envergure culturelle, Idem pour le Qatar et certains pays du Golfe, et l'Egypte semble hors-jeu, elle a son propre état islamique dans le Sinaï...

    Les USA, la Russie et la Chine sont des marchands d'armes, sans parler de la France, de la Grande Bretagne et de l'Allemagne!

    Que restera-t-il demain de la Syrie? il ne restera que la tradition d'un beau pays, d'une belle civilisation, d'une langue riche mais oubliée? d'un peuple digne mais bafoué?

    La Syrie deviendra-t-elle comme ce village antique en ruines?                   (photo de C. Duvette et M. Abdulkarim, mission syro-française de la Syrie du Nord)

    le village antique de Gerate dans le Massif calcaire au nord de la Syrie

    Histoire d'une autodestruction civile, d'autant que tous les protagonistes s'en prennent surtout à la population civile, comme l'a si bien signalé un analyste dont je n'ai pas retenu le nom. Où sont passés les armées? tous bombardent les civils, il n'y a que des milices qui s'en prennent aux populations et prétendant les défendre, les protéger

    image de la ville de Homs detruite par la guerre

     

    Que restera-t-il de la Syrie demain? quand cette folie cessera-t-elle? Le pape François a parlé "d'une vraie guerre mondiale qui se déroule par morceaux"(discours donné à Rome le 12 janvier), il a aussi dénoncé la culture du rejet de l'Autre, et les formes déviantes de religion, où Dieu n'est plus qu'un prétexte idéologique, 

    La destruction, la force des ténèbres

    Avec l'état islamique les choses se sont compliquées, la confusion s'est installée pour de bon, les chrétiens ont été pourchassés, mais pas qu'eux...

    Ce petit royaume désertique durera quinze ans, le temps de trouver une solution, ou le temps que toutes les puissances s'épuisent, que les Assads disparaissent, que les jihadistes soient anéantis...par ceux qui les ont créés!

    Quel désastre pour les Arabes, ils semblent vraiment perdus dans la tourmente, la traversée du désert ne fait que commencer. Il faut prier et espérer et se tourner vers Dieu!

    Syriens priant dans le désert

     

    Vivement que le pétrole se tarisse, que chacun se retrousse les manches pour travailler dignement, vaillamment, librement, eh oui, librement c'est très important, à une meilleure situation économique, sociale, religieuse, scientifique. Ce n'est pas encore pour demain. Il faudra encore du temps.

    Faraj


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  • "Que faut-il penser?

    Ils ont réussi leur coup! ils ont déjoué le système de sécurité, ils ont abattu leurs cibles, de vrais professionnels (...et si c'était peut être les services...?)

    Ils ont massacré un journal, ils ont massacré Charlie hebdo

    Eh, bien! ils ont échoué, ils n'ont fait que tuer quelques journalistes courageux, mais ils ne pourront rien faire de plus, il y en aura d'autres, nécessairement, inévitablement.

    La liberté d'expression, aussi bête, aussi blessante soit-elle, est un droit naturel de l'Homme, c'est Dieu lui-même qui nous a accordé ce droit, et il est indispensable de laisser chaque être humain, chaque arabe, chaque musulman, chaque juif, chaque non-croyant, l'utiliser à sa guise.

    IL FAUT POUVOIR SE MOQUER DE LA RELIGION !

    voilà le message qu'il faudra retenir. Si des jeunes, ou des vieux, sentent l'envie de se moquer de la religion, de l'idée de Dieu, qu'ils le fassent, ça leur fera du bien. Mais après il faudra respecter les sentiments d'autrui, ses croyances, sa foi. Il faut y aller progressivement, mais forcement, sans ambages.

    Quelle foi est la votre?

     

    hypocrisie ou faiblesse? (dessin de Deligne)

    Si demain en terre d'islam on accuse des jeunes, ou des vieux, de blasphème, eh bien il faudra répondre que ce sont les assassins qui blasphèmes, ce sont les assassins qui sont des mécréants, ce sont les assassins qu'il faut excommunier ou takfirer, d'abord!

    il faut oser! même si des gens pieux seront choqués, d'autres seront désabusés, d'autres seront haineux, c'est de cette façon que des gens qui recherchent la vrai foi trouveront la vrai foi, malgré le mépris, l'arrogance, la prétention ou l'ignorance de ceux qu s'expriment ainsi. mais en s'exprimant, ils ridiculisent les fanatiques, les réduisent au silence ou au crime, rien d'autre! en s'exprimant, ils se libèrent d'une frustration, d'un doute, d'un désarroi, et c'est ainsi que le fanatisme deviendra vraiment négligeable, sans importance, et même s'il massacrera encore, il s'évanouira.

     

    En tant que musulman je salue Cabu, Charb et les autres qui sont tombés pour avoir voulu caricaturer toute sacralisation, toute doctrine, tout dogme ou canon indiscutable.

    Je vais le dire en arabe, "Hoje, todos somos Charlie"

    Quelle foi est la votre?

    no comment (dessin de Charb)

    Si ces gens ont tué douze personnes au nom de l'islam, alors c'est un islam sans Dieu. 

    Faraj

     

     

     


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  • Au moment où le monde entier a les yeux tournés vers Gaza, on oublie les bombardements quotidiens de certains quartiers d'Alep. Il faut dire que la situation en Palestine concentre tellement d'injustice et de haine, un affrontement armé doublé d'un affrontement idéologique et médiatique, ce qui déchaîne les passions, avec comme enjeux la sécurité, le bien être, la justice, la dignité, l'honneur, et surtout, surtout la vérité. Cette vérité qu'on présente pour mieux justifier les drames que l'on fait subir à autrui.

    Il y a cependant une pierre d'achoppement qu'il faut bien mettre en évidence, c'est le sentiment que peuvent avoir les israéliens d'être supérieurs aux Arabes, "nous sommes mieux que les Arabes, nous leur sommes supérieurs" se disent-ils en eux mêmes, et c'est à partir de là que découlent toutes les injustices, tous les crimes commis justifiés par le droit à vivre tranquilles. Le sentiment d'être supérieur devrait au contraire amener les juifs d'israel à se faire plus modestes, à accepter en quelque sorte d'être vulnérable, mais d'être irréprochables en terme de justice, de recherche de la vérité, de reconnaissance sincère de l'autre pour un monde plus harmonieux et spirituellement plus élevé. L'orgueil des oppresseurs empêche d'aller vers la paix ou l’apaisement.

    De son côté le Hamas mène des combats inutiles, en recherchant la gloire pour ses martyrs, pour tuer des soldats d'israel, sans en assumer les conséquences. Le Hamas devrait s'astreindre à la non violence. Mais j'ai bien peur que la raison d'être du Hamas réside dans l'affrontement. Israël aussi.

    une femme de Gaza victime du bombardement de son habitation par l'aviation israelienne

    image qui résume le drame en cours, une autre victime innocente de l'orgueil et de l’égoïsme. Insupportable


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  • Les bombardements de zones peuplées de civils n'ont épargné personne. Ici une mère drapée dans son humiliation et sa souffrance, elle et son fils n'y comprennent rien. Des habits maculés de sang, le corps blessé, l'esprit égaré. (photo prise à Alep en octobre 2012 par Fabio Bucciarelli)

     

    Vieille femme drapée dans son martyr après un bombardement à Homs en janvier 2014. Image fabio Bucciarelli-AFP

     

     

     Homs la martyr reprend son souffle après les bombardements: ci-dessous une vue de Homs détruite le 10 mai 2014

    vision d'apocalypse à Homs le 10 mai 2014. Photo joseph Eid/Reuters/OLJ

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Des habitants par centaines retournent dans leurs habitations pour tenter d'y reconstruire leur vie... 

    Des millers de civils retrouvent leurs maisons dévastées à Homs. mai 2014, images lepoint.fr

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La dignité malgré la destruction (dans la vieille ville de Homs - mai 2014)

    la vieille ville de Homs detruite, mai 2014

    Malgré les crimes, malgré la cruauté des souffrances infligées, comme ces quartiers entiers de Damas et d'Alep rasés de la carte, anéantis sous les bombes, malgré les injustices, malgré un système de pouvoir verrouillé, les Syriens qui sont restés dans la zone d'influence du régime, ont bien compris que pour avoir un pays stable il était nécessaire de soutenir le pouvoir en place. Ce n'est pas la majorité, mais on ne peut faire mine de les ignorer. Une vérité s'est exprimée.

     

    Les Syriens du Liban se sont exprimés,

    Des Syriens sont venus en famille pour voter, ici près de l'ambassade de Syrie à Beyrouth, le 29 mai 2014 (photo OLJ/AFP)

    syriens venus voter à l'ambassade de Syrie à Beyrouth, le 29 mai 2014.Photo Matthieu karam, OLJ

     

     

    L'apaisement, la reconstruction, sont des priorités pour les Syriens

    Un couple de Syriens sont pris en charge par des médecins après avoir été blessés suite à un bombardement (image tdg.ch)

    Tous les Syriens ont besoin d'être soignés après cette tragédie.image tdg.ch, date inconnue

    Quoi qu'il en soit, il ne s'agit ni de juger ni de condamner, mais tenter de comprendre l’émergence de cette violence et l'étendue des égoïsmes en présence, car il n'y a de guerre qu'au moment où l'on arrive à un point de non retour, où l’égoïsme devient la motivation dominante sur le terrain, mais il faut tenir compte aussi des calculs froids et cyniques des puissances impliquées dans le conflit.

    Le point de non retour a été atteint en avril 2012, quand Koffi ANNAN avait tenté en vain d'imposer une trêve entre les parties. Les combats avaient démarré à Homs avant de s'étendre à Damas puis au reste du pays. Je n'ai pas vraiment compris l'assaut des rebelles sur Alep, ce qui a causé sa ruine à partir de juillet 2012 avec le concours indigne de l'aviation nationale censée défendre et protéger les populations civiles. Les choses ont empiré jusqu'à avril 2013 où s'était devenu insupportable de rester les bras croisés, l'aspect confessionnelle étant renforcé pour aller davantage vers l'affrontement et la guerre.

    Maintenant les choses se sont calmées, l'armée régulière (ou ce qu'il en reste), soutenue par le Hezbollah, ayant repris la situation en main dans le sud du pays et sur la côte, les villes de Qousseir puis de Homs ont été de nouveau reprises, des trêves ont été conclues dans le Rif de Damas, au prix de bombardements intenses et parfois en affamant les populations, leur imposant des sièges sans pitié. Mais la pacification n'est pas complète, et des retournements de situation ne sont pas à exclure.

    Heureusement, Damas n'est pas tombée, et ne tombera pas. Le danger est toujours présent, mais les insurgés s'affaiblissent progressivement. Comme lors des Croisades en 1148, Damas a résisté aux assauts de bandes armées qui n'auraient qu'apporté la ruine et la désolation, tout ce qu'on souhaite éviter. Finalement c'est mieux ainsi.

    Un mot tout de même en faveur des combattants retranchés durant près de deux ans dans la vieille ville de Homs. Ces Syriens ont été poussés à défendre leur vie et leur dignité par les armes, seraient-ils pour autant des terroristes? en réalité, le développement des violences meurtrières puis du siège de la cité rebelle ont été d'une complexité difficilement imaginable, et ceux qui ont vécu ces événements douloureux sont les mieux placés pour juger les comportements des insurgés. Ceux-ci ont partiellement échoué, puisque dans l'accord de cessez-le-feu tout n'a pas été perdu, il y une sorte de reconnaissance de leur humanité par le camp adverse.

    En fin de compte qu'est ce qui est recherché? il s'agit d'avoir plus de justice, plus d'équité, plus de partage, mais aussi plus de liberté et surtout une liberté de presse et d'expression. Mais pas à tout prix, d'une façon plutôt opiniâtre et pacifique. Mais les choses sont toujours plus compliquées qu'on ne le pense, les gens aussi sont compliqués et ne sont pas tous convaincus de la nécessité du changement. Prenons les marchands, ils souhaitent avant tout disposer d'infrastructures performantes, de facilités administratives et d'une circulation urbaine disons "sécurisée". Les commerçants souhaitent commercer, les travailleurs travailler, ne souhaitent le changement que certains universitaires, les esprits libres, les artistes, c'est en fait une minorité, et même une minorité vulnérable, qu'on peut aussi corrompre ou faire en sorte de l'impliquer dans des projets gratifiants. L'autre minorité qui souhaiterai le changement c'est les extrémistes rentrés en religion ou les radicaux sunnites. Tout changement commence par des prises de conscience individuelles, des retournements et des conversions  progressives, des cailloux blancs qui deviennent de plus en plus nombreux. Mais c'est aussi une utopie, des rêves d'enfants, qui ne se réalisent qu'en sacrifiant parfois des générations entières, comme pour la guerre d'Espagne. 

    La situation a empiré dernièrement, avec les avancées de Daech en Irak, la confusion s'est installée. Comme pour l'Afghanistan, on dirait que les troubles vont s'éterniser.

    Que les choses se calment, que Damas soit épargnée, que les malheurs s'éloignent, que les combattants étrangers quittent la Syrie pour qu'enfin un projet de renaissance puisse voir le jour, avec de nouveaux principes, de nouveaux visages, de nouvelles bases. C'est possible.

    Faraj

     


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