• Ce que révèle le décompte sinistre des morts syriens (au 30 mai 2013)

     

     

    Ce que révèle le décompte sinistre des morts syriens

    Le Monde.fr | 30.05.2013 à 13h48 • Mis à jour le 15.06.2013 à 11h02

    Par Maxime Vaudano

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    Deux ans après le début du conflit syrien, le bilan humain, terrible, s'élève à près de 100 000 morts. Une estimation imprécise que ne viennent étayer que deux sources crédibles : l'ONU et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette ONG – installée à Londres et animée par un militant syrien en exil à l'aide de sources médicales et militaires – tient le compte, jour après jour, des "martyrs" du combat contre le régime de Bachar Al-Assad.

    Lire : Oussama Suleiman, le comptable de l'hécatombe syrienne

    Son site Internet, largement utilisé par les médias occidentaux faute de sources d'information alternatives, dénombre à ce jour 68 434 victimes du côté de l'opposition et des journalistes en 799 jours de conflit – soit plus de 85 par jour. Un chiffre proche des 61 892 "martyrs" répertoriés par le réseau de militants antirégime du Centre de documentation des violations, mais qui passe sous silence les pertes des forces loyales au régime ou étrangères, comme le Hezbollah.

    Ce choix méthodologique explique les divergences de ses bilans avec ceux de l'ONU, qui prennent en compte les pertes dans les deux camps. Une estimation générale de 94 000 victimes rendue publique à la mi-mai par l'OSDH tend toutefois à se rapprocher des chiffres des Nations unies (70 000 morts en décembre) et àconfirmer l'accélération du processus macabre.

     Nombre de mortsL'ONU et l'OSDH sur des ordres de grandeur similaires 

    Comme les graphes ne sortent pas correctement, je donne ici les chiffres saillants: les victimes tuées ont augmenté de façon exponentielle à partir de mars 2011, reflétant l'étendue du conflit et l'intensité des combats, ainsi pour l'ONU, il y avait 2.200 morts en Aout 2011, puis 5000 morts cumulés en Décembre 2011, 9.000 en Mars 2012, puis 20.000 morts en Octobre 2012 (après l'echec de la mission Annan, absence de cessez-le-feu en Avril, déterioration de la situation à Homs puis l'ouverture du front d'Alep en juillet), 40.000 morts de plus sont alors recencés en 3 mois (60.000 morts en Janvier 2013), 70.000 morts en Février, et plus de 90.000 morts fin Mai 2013.

    voici le lien du monde.fr pour suivre la mise à jour régulière des graphes:

    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/30/ce-que-revele-le-decompte-sinistre-des-morts-syriens_3419875_3218.

    Sources : presse et OSDH

     

     

    FEMMES ET MILITAIRES : LES NOUVELLES VICTIMES

    Quasiment absentes de la base de données de l'OSDH jusqu'à février 2012, les femmes représentent aujourd'hui 10 % du total des victimes, soit un demi-millier de "martyres" par mois. Une évolution qui traduit la radicalisation générale du conflit et s'explique notamment par la recrudescence des massacres de civils.

     

     

     

    L'explosion du nombre de morts s'est également faite au détriment des militaires, catégorie dans laquelle l'OSDH regroupe les rebelles armés et les militaires ayant fait défection, mais pas les forces loyales à Bachar Al-Assad. C'est au cours des douze derniers mois que l'écrasante majorité des 10 000 victimes répertoriées dans cette catégorie ont trouvé la mort, traduisant une intensification des combats. 

     

     

    DAMAS ET ALEP PREMIÈRES TOUCHÉES

    La précision des données fournies par l'OSDH permet de visualiser l'évolution du nombre d'opposants morts dans chacune des quatorze provinces syriennes. Il apparaît ainsi nettement qu'après une concentration des combats autour de Homs, la double offensive contre Alep et Damas à l'été 2012 a durablement modifié les lignes de front du conflit. La majorité des morts sont désormais enregistrés dans la région capitale de Damas-Rif Dimashq et la zone d'Alep-Idlib, au nord-ouest.

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